Drainer avant de voter? Non, débattre avant d’agir
Le Nouvelliste révélait cette semaine que la Ville de Trois-Rivières entend aller de l’avant dès l’automne avec les travaux de drainage en vue de l’agrandissement du Carrefour 40-55. Le maire Jean Lamarche évoque l’urgence de diversifier les revenus fonciers de la Ville. Mais pour Terre Précieuse, ce projet soulève de nombreuses questions — environnementales, démocratiques, économiques — qui restent sans réponse.
Des milieux humides menacés… à quelques mois des élections
En tout, 1,1 million de pieds carrés de milieux humides seraient détruits, malgré l’engagement de la Ville à « préserver 86,5 % » du site. Et les travaux de drainage sont prévus juste avant les élections municipales du 2 novembre 2025.
Pour Jacques Rousseau, porte-parole de Terre Précieuse, c’est loin d’être une fatalité :
« Drainer, c’est encore récupérable. Tant que ce n’est pas asphalté, bétonné et construit, il y a encore de l’espoir. »
Il rappelle que la décision est éminemment politique et qu’elle peut — et doit — être débattue publiquement durant la campagne. « On va poser la question à tous les candidats à la mairie, et on va s’assurer que la réponse est connue du public. »
Des citoyens lucides et mobilisés
Sur les médias sociaux et dans la section commentaires de l’article, plusieurs membres de Terre Précieuse ont aussi pris la parole pour dénoncer ce passage en force.
Johanne Rocheleau s’indigne :
« Drainer, remblayer et bétonner les milieux humides, c’est causer des inondations de la 40 à Pointe-du-Lac à chaque coup d’eau ! Il ne faut pas comprendre les changements climatiques pour imposer cela à la population. »
Sylvie Auger déplore le mépris envers les préoccupations citoyennes :
« Aller de l’avant avec ce projet si controversé à l’approche des élections municipales est totalement téméraire. Trop de citoyens s’y opposent et tout n’a pas encore été étudié. »
Christiane Bernier renchérit : « Tout à fait d’accord. Laissons la chance au prochain maire de se positionner sur la question. »
Une vision dépassée du développement
Ce que propose la Ville, c’est un modèle de développement industriel qui date d’une autre époque. À l’heure des changements climatiques, nos milieux humides ne sont pas des obstacles au développement, mais des alliés irremplaçables pour réguler les eaux, préserver la biodiversité, et protéger nos quartiers des inondations.
Comme le résume Jacques Rousseau :
« On ne peut plus les détruire, parce qu’on en a besoin. Ils sont essentiels autant pour l’atténuation des changements climatiques que pour l’adaptation. »
Une campagne électorale à suivre de près
Terre Précieuse entend faire du Carrefour 40-55 un enjeu électoral majeur. Et nous poursuivons notre campagne de financement pour permettre à des experts indépendants de caractériser ces milieux humides, trop longtemps ignorés.
👉 Soutenir l’étude indépendante sur les milieux humides
Cette élection, c’est l’occasion de dire STOP à l’aménagement à courte vue.
C’est l’occasion de repenser notre avenir à la lumière du climat, de la science et du bien commun.